Title, 1972
Betacam SP, PAL, 4/3, couleur et noir et blanc, son mono
Au début du film des plans fixes d’une dizaine de secondes sur des images statiques se succèdent, une pierre, une chaise, un chien, une personne… Au fur et à mesure, les plans se développent pour se complexifier. Comme un développement logique, les plans se poursuivent en combinant les prises précédentes : caillou + chien, homme + chien etc.… Le découpage en épisodes est annoncé par des titres. Là encore Baldessari multiplie les références. En passant du noir et blanc à la couleur, du texte à l’image, du plan quasi « photographique » au mouvement, de la séquence muette à la séquence sonorisée, l’artiste progresse et crée une décomposition des éléments structurels du cinéma en aboutissant à des plans plus narratifs, comme une femme qui écoute aux portes voire des clichés du cinéma hollywoodien comme l’homme debout sur la plage au coucher du soleil. La fin déconstruit le rapport son, image et texte. Un sous-titre raconte une image muette, un homme parle et rit sans le son, ou encore une image intervient en décalage avec la bande-son comme cette pierre avec de la musique rock en fond sonore. La structure domine sur la trame, créant un film à l’inverse du schéma commercial, avec une narration décousue, qui interroge les conventions et les codes du mot et de l’image au cinéma.
Patricia Maincent