Autobiographical Patterns, 1996

Bande vidéo mini DV diffusée sous forme de fichier numérique,
4/3, couleur, muet
9 min 30 s


A travers sa pratique artistique, Zineb Sedira aborde des thèmes variés tels que le portrait, la représentation, et également les notions d'identité et de mémoire. Née en France de parents immigrés algériens, elle questionne et réinterprète les deux cultures, confronte les images usuelles occidentales et les rituels arabes. L'artiste dénonce également l'utilisation et la déshumanisation croissante de l'image de la femme dans la publicité et les médias. Dans Autobiographical Patterns, l'artiste ne montre pas son visage comme le titre pourrait le laisser imaginer ; elle fait le choix de fragmenter son corps en ne montrant que sa main posée sur un fond blanc. En silence, elle écrit de manière rapide et obsessionnelle, sur le dos et sur la paume de sa main son autobiographie en français, en arabe et en anglais. Elle raconte son histoire personnelle, de sa naissance en France jusqu'à son installation à Londres. Les mots "je suis née…", "nationalité française" ressortent plus lisiblement, mais se fondent peu à peu à mesure que les mots recouvrent complètement la main, obscurcissant ainsi la peau de l'artiste et laissant apparaître une calligraphie rappelant celle des tatouages au henné, pratique très populaire dans la culture orientale. Cette superposition de différents textes devient le symbole de l'identité multiple et de la pluralité culturelle de l'artiste, le processus d'écriture donne à l'artiste la possibilité d'écrire sa propre fiction identitaire. Cependant, la confusion engendrée par ces multiples calligraphies peut aussi exprimer le trouble de l'artiste partagée entre trois cultures. Comme si son identité restait encore à définir, comme si une autre partie de son histoire restait encore à écrire.




Priscilia Marques